Auteurs du projet

VIMADE Architectes paysagistes
Rue de Lausanne 69
1202 Genève

AETC Architectes Urbanistes
Rue Louis-Favre 43
1201 Genève

Plans

Appréciation finale du collège d’experts

Le projet Novum Vicus propose une approche paysagère et urbanistique forte cherchant à constituer un nouveau cœur de village sur le site A la Sauge de Palézieux, en y proposant une diversité de typologies d’habitats, associée à une variation d’espaces publics structurants, mêlant Grand-rue, Pré-parc, Pré-verger et lisière forestière. Structurée par le vide et la proposition de plusieurs espaces publics majeurs à l’échelle du quartier offerts au reste des habitants de Palézieux, l’approche urbanistique du projet, offre une identité forte au futur quartier, par ces espaces ouverts référents tout en respectant strictement les règles imposées par le PA. Puisant ses caractères et particularités dans une lecture fine du contexte paysager proche et lointain, le projet propose une diversité paysagère assurant son ancrage dans ce territoire rural, tout en affirmant par les structures typo-morphologiques riches et variées des habitats qu’il propose, une urbanité villageoise et rurale en adéquation avec le contexte et les attentes des futurs habitants du quartier A la Sauge.

Le projet joue d’une très fine alternance de ses espaces ouverts, entre vides publics majeurs identitaires à l’échelle du quartier et du site de Palézieux : Grand-rue, Pré-parc, Pré-verger, et espaces à l’échelle des habitants et bâtiments formant les structures habitables du quartier, sous formes d’espaces publics entre les entités de vie légèrement regroupées, appelés « jardins ou arrières-jardins » et offerts ainsi plus directement à l’usage des habitants, en regroupant les entrées des bâtiments, places de jeux, plantages, abris à vélos et autres équipements, permettant ainsi les échanges sociaux et renforçant un sentiment d’appartenance et de vie de quartier. Les illustrations de la gestion des rez, notamment des habitats entre Grand-rue et Pré-verger, sont à ce titre convaincants, tant dans les dimensionnels qu’ils proposent que leur gestion des séquences du public au privé.

Puisant dans son contexte rural, le projet propose une grande diversité de plantations respectant là encore les objectifs du PA, tout en assurant une grande biodiversité et de multiples ambiances végétales respectueuses de cet environnement villageois et vecteur d’identité pour le nouveau quartier. Mêlant des essences indigènes d’arbres de haute-tige structurant les trois espaces majeurs des places du quartier, avec des arbres fruitiers de grande hauteur puisés dans le patrimoine paysager local, qui structurent le Pré-verger. En complément de ces arbres de haute-tige, le projet associe également une grande diversité de strates arborées moyennes et basses, mêlant arbres et arbustes, vivaces et prairies, dans les différentes structures paysagères proposées, tant les plus importantes : Grand-rue, Pré-parc et Pré-verger, que les secondaires des « jardins et arrières-jardins » ou encore la lisière forestière, ainsi que le long des différents réseaux de mobilités qui irriguent le nouveau quartier. L’espace majeur référent du Pré-verger et à ce titre intéressant au sens d’un Parc-arboré qui devra dans ses essences intégrer tant la diversité que les enjeux de climat propre à Palézieux, et ceux de son entretien en tant que parc public, notamment en intégrant des arbres fruitiers à grand développement (noyers, chênes, châtaigniers, tilleuls, etc). Enfin s’il apprécie la gestion plus naturelle de la frange sud du quartier, le jury souhaite que le traitement de cette lisière forestière soit plus détaillé notamment au niveau de l’étagement de son arborisation et de la garantie de l’ensoleillement (en saison hivernale) des logements implantés en limite sud, ainsi que sur l’aménagement et la valorisation de cet espace pour le quartier (équipements, cheminements, etc.), et sa gestion d’entretien à moyen et long terme.

Respectueux des règles de gestion des mobilités fixées par le PA, le projet garantit une accessibilité à toutes les entités bâties, tout en limitant la présence des stationnements motorisés en surface en maximisant les stationnements souterrains, sous formes de parkings indépendants et regroupés par groupes de bâtiments pour libérer un maximum de pleine-terre, permettant le respect de l’étapage prévu. A ce titre le stationnement pour les zones M7 et A1 se devra d’être encore intégré au projet. Un important réseau de mobilités douces irrigue en surface l’entier du site et s’accompagne de structures de stationnements vélos, d’aménagements de placettes et de mobilier d’assise, permettant la déambulation et la rencontre entre les habitants et usagers du site. Le jury souhaiterait toutefois que la porosité nord-sud du quartier soit améliorée, notamment en lien avec la Grand-rue, et que l’axe nord-sud mobilités douces au cœur du quartier soit également plus largement dimensionné et arborisé afin d’offrir de l’ombre en période estivale.

En matière de gestion de l’eau et des sols, le projet propose un principe de gestion des eaux pluviales à ciel ouvert, mêlant noues paysagères nord-sud le long des principaux axes de cheminements du site et bandes drainantes accompagnant les cheminements est-ouest des espaces paysager des Pré-parc et Pré-verger, ainsi que des cunettes pour les espaces de la Grand-rue. Du point de vue de la gestion des terres et des sols, le projet propose le réemploi sur site d’un maximum des terres de terrassement, notamment par la mise en place d’une stratégie de pré-paysagement et de modelés paysagers permettant le réemploi des terres, et d’autre part par une légère surélévation de l’entier de la partie centrale du site, permettant le réemploi d’une grande partie des volumes excavés.

Si le projet respecte bien les règles urbanistiques et les possibilités offertes par le PA, le jury souhaite que les densités SPD soient retravaillées pour atteindre les objectifs du PA en réduisant légèrement la densité sur la Grand-rue, notamment pour alléger les questions de vis-à-vis en partie nord-est et valoriser les transitions végétales entre les rez-de-chaussée habités et la rue, en définissant plus précisément des règles urbaines d’alignement ou des frontages, permettant une meilleure gestion de ces enjeux. De plus, un travail de tests typologiques devra encore être précisé pour garantir dans les gabarits proposés, la possibilité d’offrir des typologies traversantes pour les logements sur le Grand-rue.

Ces points de détails précisés, la très forte identité et qualité des espaces publics et paysagers structurants, notamment la Pré-verger et la Grand-rue, offerts par le projet Novum Vicus a séduit le jury au sens de principes paysagers et urbains à la fois respectueux des règles et du cadre légal proposés par le PA.

Offrant une grande diversité, tant des espaces des vides publics structurants du quartier, que pour les aménagements paysagers proposés, Novum Vicus offre également une forte variété de morphologies et typologies proposant une identité respectant le caractère spécifique d’une urbanité rurale et villageoise d’un nouveau type.

À ce titre le jury à l’unanimité recommande le projet Novum Vicus pour la suite de l’élaboration du concept de gestion du vide et des espaces publics et paysagers du futur quartier A la Sauge.