Auteurs du projet

Atelier Grept Architecture du paysage
Route du Frenay 15
1898 Saint-Gingolph

NOMAD architectes urbanistes
Rue Sainte-Marguerite 16
1950 Sion

Plans

Appréciation finale du collège d’experts

Le projet tire ses lignes de forces à travers une lecture fine du paysage lointain et proche en s’appuyant sur la ligne de partage des eaux de la Broye et de la Biorde. Presque par mimétisme le projet s’organise autour de la clairière de la forêt située au sud qui se voit prolongée au nord et offre un vide au cœur du futur quartier. Les concepteurs s’inspirent d’un vocabulaire emprunté à l’univers forestier aussi bien dans la composition végétale que dans la proposition d’équipement. Peu aménagée, cette zone permet de créer un véritable corridor biologique qui offre une belle diversité de milieux tout en protégeant les sols de l’urbanisation et du piétinement. Cette attitude est saluée par le jury, toutefois entre le premier et le second tour, l’espace dévolu a fortement diminué et semble insuffisant pour définir un réel vide de référence et gardien d’un morceau de forêt au cœur des habitations. Mise à part l’absence de cheminements et d’équipements, ce dernier perd sa lisibilité avec une certaine uniformisation de la forme urbaine du bâti très proche.

En sus le concept bien que cherchant à initier un dialogue avec la forêt, ne tient que peu compte du traitement de l’urbanisation en lisière de cette dernière. Au sud, la zone de verdure n’est que peu voire pas traitée. L’urbanisation est très proche de la lisière de forêt et aucuns équipements particuliers n’y est prévu. Le travail de la lisière manque et seulement quelques bosquets d’arbres sont proposés. La route est très présente ainsi que le stationnement, ce qui risque de renforcer cette césure. La place de la forêt semble déconnectée de cette dernière. Toutefois le jury relève un travail important et de qualité dans la recherche d’aménagement de la place C qui s’intègre habilement dans la topographie et offre un espace en promontoire au cœur du bâtis et qui en définit clairement ses limites. La proposition d’implantation des bâtiments – dont les propositions typologiques sont à la fois rationnelles et propices à un développement architectural futur – questionne le jury dans la partie ouest du site ou certains d’entre eux, bien qu’en contrebas, sont disposés en rupture avec le principe de dégagement des vues sur le Grand paysage.

Comme le sol existant ne permet pas d’infiltrer les eaux sur place, le projet tire partis de la topographie naturelle des lieux pour aménager un réseau de noues au fil de la pente qui participe aussi bien aux enjeux environnementaux qu’aux ambiances du futur quartier. La végétation contribue également à créer un filtre et instaurer la juste distance pour préserver l’intimité depuis les espaces ouverts. Un travail précis et de qualité nous renseigne sur la composition végétale proposée à travers une variation d’essences, de formes, de hauteurs et d’ambiances qui évoluent subtilement d’est en ouest. Préservant ainsi les ouvertures vers le grand paysage tout en offrant une belle présence végétale qui dépasse même le projet de base du PA déjà ambitieux.

En termes de mobilité le projet cherche à rationaliser les accès et cheminements pour ainsi valoriser l’imperméable au perméable, le non construit au construit. Cette attitude est particulièrement appréciée dans la zone centrale. Toutefois nous constatons un manque de divers cheminements de mobilité douce publics entre M4 et M6, entre M3 et M5, au nord et à l’est de M2. Les dilations demandées ne sont pas respectées ainsi que les aires dédiées aux places de stationnement. La desserte voiture emprunte de ce fait bon nombre des cheminements en dur et la question de l’adressage des bâtiments devient problématique puisque principalement liée au stationnement visiteurs voitures et parking vélos. En outre les places : PubliBike, Mobility CarSharing ne sont pas mentionnées. La localisation aux entrées des trois parkings et rampes très tôt sur les accès, permet une bonne intégration dans ou le long des bâtiments. La localisation est fonctionnelle, mais la distance de certains bâtiments jusqu’aux parkings est relativement grande et questionne sur sa perceptibilité et la signalétique à mettre en place pour faciliter l’orientation des usagers.

Le projet urbanistique respecte bien le PA et les densités de SPd sont proches des maximas souhaités. Environ 1’000m2 sont quand même manquants, mais il est possible de les rattraper si on augmente le nombre d’étages ponctuellement. Des surfaces d’activités sont parfois sous côtées voir manquantes comme en M3 au droit de la place A (seulement 39% au total sur la place).

Bien que séduit par le postulat de départ qui plaçait le vide et la forêt au cœur du quartier. Le projet n’a pas su tirer parti de cette première intention au second tour, qui a vu cet espace disparaître au profit d’une urbanisation plus étalée qui peine à convaincre des qualités urbanistiques des vides générés ainsi que de l’adressage des bâtiments et de l’identité des espaces publics.